Aujourd’hui, un bref poème extrait des « Biographies des assassins » du 史记, les Mémoires du grand historien écrits par Sima Qian (司马迁) au premier siècle avant notre ère.

Nous sommes en 227 avant Jésus-Christ, et l’héroïque Jing Ke (荊軻), déçu du manque de reconnaissance de son Etat natal, l’Etat de Wei, s’est mis au service du Prince Dan de l’Etat de Yan. Celui-ci l’envoie asssassiner le Prince Qin, qui deviendra six ans plus tard le Premier Empereur de Chine.

Le matin de son départ à l’aube blanche, Jing Ke porte sous le bras la tête d’un général ennemi de Qin – un prétexte pour l’approcher. Après un dernier verre avec ses amis, il improvise le poème suivant au bord de la rivière Yi:

« σ » signifie une lettre entre « s » et « ch »; un petit « r » en indice signifie qu’il faut recourber la langue vers le haut, de sorte que le dessous de la langue soit contre le palais; « rr » signifie une aspiration gutturale, comme dans l’espagnol jota; une apostrophe signifie qu’il doit y avoir émission brusque d’air (« aspiration »).

Ce qui peut se traduire par:

Chanson de la rivière Yi 

Le vent siffle siffle Ah !
Et l’eau de l’Yi gèle.
Le soldat part Ah!
Et ne revient pas.

Après l’échec de sa tentative, le cadavre de Jing Ke est brûlé et ses cendres évacuées dans le lieu d’aisance du Prince Qin.

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