24 heures à Pékin, les impressions se bousculent, je tente de les noter à vif, sur le vif, avant de redécoller pour la France et de clore ces dix jours dans la province du Hunan, la province d’origine de Mao, en Chine centrale.

J’arrive assez déçu, car dans ma tête se juxtaposent le voyage tel qu’espéré et celui, moite, brumeux, gras, huileux, ultra-touristique, que je viens d’achever. Enfin je viderai mon sac plus tard.

Ma première impression après avoir passé la douane: des étrangers partout, des laowai. Liste des étrangers rencontrés en dix jours dans le Hunan: trois Allemands qui nous ont donné quelques conseils à Zhangjiajie, un couple d’Italiens, échoué dans un chalet paisible, qui nous a appelé à l’aide, encore un Allemand à Fenghuang, qui faisait la tournée des bars, deux Italiennes à Dehang (comment ça, mal fringuées?) qui nous ont fait la discute, plus deux Françaises à Dehang aussi.

Neuf étrangers, dix jours.

Là je vois un étranger tous les dix mètres, dans le hall du terminal 2 du Beijing Capital Airport par où j’ai souvent transité quand j’habitais à Pékin, Je les sens très loin de moi tous, mais je suis conscient que la différence entre nous ne se voit pas. Ici je ne suis plus un étranger curieux qui baragouine le chinois, je suis un touriste. Et à Pékin comme à Montmartre les touristes font partie du décor.

C’est un minuscule privilège, que de venir d’ailleurs et de parler chinois; c’est une petite fierté, quand on traverse des provinces inconfortables. On se sent un peu exceptionnel, et cela donne envie de se rendre digne de cette exception. Là je suis redevenu tout à fait banal et j’ai l’impression qu’on m’a spolié.

Je paie 50 kuai (5 euros) pour consulter mes mails dans un cybercafé de voleurs; je m’en veux.

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