La chaîne de volcans des Virunga

Le rift qui balafre la région des Grands lacs africains se divise en deux; c’est la branche Ouest (le rift albertin) qui sépare le Congo (à l’Ouest) du Rwanda et de l’Ouganda (à l’Est), élevant au passage la chaîne de volcans des Virunga et creusant le lac Kivu. La branche Est, elle, traverse la Tanzanie, le Lac Victoria et le Kenya.

Les volcans des Virunga sont humides, boueux, chargés de brume en permanence et coiffés de nuages. Ils ont le sixième sommet d’Afrique, avec les 4500 mètres du Mont Karisimbi. Ils débordent sur les trois pays voisins: au Rwanda (au Sud-Est), en Ouganda (au Nord-Est) et au Congo (à l’Ouest). La frontière relie les sommets, et le mont Sabinyo fait office de point triple.

En deux jours je vois les deux faces rwandaise et ougandaise du massif: le mercredi je monte le volcan Bisoke au Rwanda; le jeudi, je traque les gorilles sur les pentes du volcan Muhanga en Ouganda.

Ascension du volcan Bisoke

Je ne vais pas trop m’étendre sur les détails… En plus du coût pour l’ascension (75$ s’il vous plaît), la location de voiture entre l’entrée du parc et le début de la balade est facturée 80$… Je me lève tôt pour essayer de partager une voiture.

A 7 heures je paie pour ma randonnée, en espérant que tout n’aille pas dans les poches du gouvernement. Ceux qui viennent pour traquer les gorilles (750$ par personne, ils sont une bonne trentaine) prennent le thé ou le café du matin dans le kiosque central. Je trouve parmi eux d’autres randonneurs du Bisoke pour partager la voiture. Je prends un thé en bavardant; au-dessus de nous les volcans sont dans les nuages; au loin d’autres massifs s’éveillent dans la brume, en plans successifs d’une pâleur étagée.

On part une heure plus tard, et certes la route est mauvaise et justifie le 4×4. Après une demi-heure de ballottage nous arrivons au parking, dans un village de maisons de terre, dont je fais le tour en attendant les autres. La terre rouge comble les espaces dans une armature de bois.

Nous sommes cinq randonneurs, plus le guide, deux aides, un porteur « au cas où » et quatre soldats armés d’AK47 « contre les buffles, qui sont dangereux ».

Puis ce sont trois heures de montée, en général pénible à cause de la boue qui noie le sentier. Je rattrape mon équilibre sur la terre sèche et les racines (et encore, on me dit qu’avril et mai ont été secs cet année, et qu’il n’a pas plu depuis trois jours…).

Avant le début de la montée proprement dite, le chemin bifurque vers le point culminant, le Karisimbi. Il y a aussi, à 30 minutes de marche, la tombe de Diane Fossey, à l’origine de la conservation de l’habitat des gorilles et qui a donné le film Les gorilles dans la brume.

Mais attention pas de détour: il faudrait payer 75$ de plus.

La montée se fait dans la pente, inégale et glissante. Les nuages descendent jusqu’à mi-pente. Le sol est au mieux humide, au pire boueux; la végétation d’un vert luxuriant dont émergent de grands arbres fleuris ou foudroyés. Pour une période sèche, j’ai peine à imaginer la période humide…

Jolie vue du sommet, quand les volcans voisins se montrent hors des nuages. Untel est au Congo, untel en Ouganda. Paisible lac de cratère.

La redescente est aussi pénible, mais plus rapide. Puis retour parmi les champs jusqu’au parking.

Le chauffeur me dépose à Musanze (scène habituelle de mendicité institutionnelle lorsqu’il fait son numéro pour que je le paie plus que le prix). Je m’achète des gâteaux (pas très bons, mais il faut bien manger). Je monte dans un minibus vers l’Ouganda.

Habituelle attente jusqu’à ce qu’il soit bien plein et le minibus démarre.

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