La première page de mes carnets d’un voyage dans le Guizhou et le Guangxi s’écrit dans les transports.  

16h10 Mon avion décolle pour Guiyang, capitale de la province du Guizhou.

16h15 J’arrive à l’aéroport de Pékin.  

23h J’atterris à Guiyang, déjà trois heures de retard sur mon planning. Je fais confiance à la pléthore de Français qui m’a déconseillé de m’y attarder. Je prends le bus pour la gare.  

Minuit et quart Je suis devant la gare de Guiyang comme devant la gare du Nord. L’immense bâtiment gris est sombre et désert. Des voyageurs en meutes de haillons et ballotins ont fait du parvis leur salon. Ils mangent, s’assoient, se lèvent, discutent. Billet acheté je me sustente dans un ersatz de KFC et je trouve cela bon.  

1h D’un wagon l’autre je me fraie un chemin vers le compartiment 17 en jouant des coudes. Bruit, odeur, froid, saleté. Sur la banquette qui théoriquement inclut ma place, une vieille femme est allongée. On me dit de m’asseoir n’importe où. Je m’assieds n’importe où.  

1h30 Je mets à l’épreuve ma 11e stratégie d’endormissement. Moins efficace que le 11e plan quiquennal. En diagonale, une fille mignonne en habits sales regard blasé laisse couler une glaire silencieuse. Je ne fixe pas le sol. Je ne fixe pas la jeune fille.  

2h10 Mes voisins entreprennent une conversation animée sur le sens de la vie. Ou sur quoi faire contre une tourista.  

3h45 Je sens qu’on me tape sur l’épaule. Ca veut dire que je dormais, non? On est bientôt arrivés.  

4h Kaili (凯里). Littéralement, champ mûr pour la moisson. Pragmatiquement, ma première base pour explorer la région. Situationnellement, un taxi déjà plein me prend et me largue sur une artère déserte. Enfin, moralement… on se les pèle.  

4h20 Je négocie le prix de ma chambre avec une réceptionniste ensommeillée.  

4h50 Je règle le réveil sur 8 heures, je me glisse dans les draps froids et j’éteins la lumière. Je suis aux portes du bout du monde. 辛苦了。

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