Les îles Lofoten, en Norvège juste au Nord du cercle polaire, sont un endroit incroyable pour randonner: à la fois à la montagne et à la mer, avec une lumière nordique qui ne se couche jamais, dans une nature préservée et sans contraintes.

La Bible du randonneur aux Lofoten est bien sur le génial site www.rando-lofoten.com ; mais voici en complément quelques modestes conseils pratiques!

Le récit détaillé de mon voyage, en trois articles, est là (jours 1 et 2), là (jours 3 et 4) et là (jours 5 et 6)!

Transport: se rendre aux îles Lofoten

Réservez soit un vol pour Leknes, la ville au centre des Lofoten, soit si c’est trop cher pour Bodo, la grand ville norvégienne la plus proche, sur le continent. Au moment où je rédige cet article, un vol en août pour Bodo coûte environ 350€ et un vol pour Leknes 550-600€.

Depuis Bodo (à la limite Sud de la carte qui suit), il y a de fréquents ferries pour Reine/Moskenes (petite ville des Lofoten), qui est une bonne base pour randonner dans les Lofoten; les horaires sont sur ce site. La traversée (aller simple) coûte 23€. Il est aussi possible, depuis Bodo, de s’arrêter sur l’île de Vaeroy (dans le prolongement des Lofoten) ou, avec un autre ferry, d’aller à Svolvaer, plus vers l’Est sur l’archipel.

A part Vaeroy qui n’est atteignable qu’en bateau, toutes les îles Lofoten sont reliées par route, grosso modo selon un axe Est-Ouest. Les bus sont assez fréquents.

Itinéraire

J’ai acheté le guide Randonner aux îles Lofoten, qui donne assez de détails pour planifier ses journées localement.

Il y a grosso modo un itinéraire Est-Ouest, depuis lequel beaucoup de variantes sont possibles.

Pour ceux qui ont peu de temps (3 jours), je recommanderais de se concentrer sur la zone de Munkebu. Elle est facilement accessible depuis Moskenes, où arrive le ferry. Je conseillerais de prendre un petit ferry dans le magnifique Reinefjord et de descendre à la station électrique de Forsfjorden. De là il faut monter 400 mètres pour la zone de Munkebu, où il y a au moins deux jolis sommets à monter (rien de difficile, et vues magnifiques). Puis une bonne demi-journée pour redescendre vers Moskenes.

Pour ceux qui comme moi ont une semaine (6 jours pleins), voici comme base l’itinéraire que j’ai suivi: les deux premiers jours j’ai marché de Napp (près de Leknes) à Nusjord, puis Nesland, puis Fredvarg, et j’ai dormi vers les falaises de Ryken: c’était une belle mise en jambes (si vous manquez de temps, vous pouvez commencer à Fredvarg). Le (long…) troisième jour, j’ai traversé vers l’Ouest jusqu’au Reinefjord (village de Kirkefjorden) et pris le petit ferry pour la station électrique de Fordsfjorden. Les quatrième et cinquième jours, j’ai marché dans la zone de Munkebu, je suis redescendu vers Moskenes, et j’ai fait un détour par le lac d’Agvatnet et monté l’Anstabben. Le sixième et dernier jour, j’ai fait le tour du lac et je me suis détendu au village de A, avant de dormir à Moskenes pour le ferry du lendemain à l’aube.

Difficulté de la randonnée

La difficulté dépend beaucoup des conditions météo. Par grand soleil, les chemins sont faciles (même si on les perd parfois lorsqu’ils sont mal indiqués); en revanche lorsqu’il a plu, il est probable que beaucoup de passages soient détrempés ou glissants, et donc que la progression soit plus lente.

En règle générale, les dénivelées sont limitées, mais elles s’ajoutent les unes aux autres…

Voici de manière indicative la difficulté perçue de mes étapes (par temps ensoleillé):

  • Napp – Nusfjord (7h): une longue journée après 4h de ferry et 1h de bus mais assez plat, un petit passage délicat
  • Nusfjord – Nesland – Fredvang (5-6h): plat, pas de difficulté, 50% sur route
  • Fredvang – montée au Ryken (2h, +550m): quelques centaines de mètres de montée, chemin facile
  • Ryken – Kirkefjorden (7-8h): longue étape (il faut attraper le petit ferry, qui passe vers 16h30), le seul passage pénible est le contournement d’un lac très humide
  • Fordsfjorden – Point 413 (1h-1,5h): montée raide mais bien indiquée
  • Sommet du Hermannsdalstinden (3h A/R, +600m): montée raide mais sans difficulté notable
  • Sommet du Munken (1,5h A/R): idem en plus court
  • Descente vers Moskenes (3h): pas de difficulté notable
  • Sommet de l’Anstabben (2,5h A/R, +550m): deux passages délicats (que je n’aurais pas passé avec un sac à dos)

Ravitaillement et bivouac

Pour le bivouac, c’est idéal: pas de contrainte tant qu’on reste à distance des habitations et qu’on ne laisse rien derrière soi. La difficulté est plutôt de trouver le plus bel endroit possible!

Il y a de l’eau partout (voire un peu trop…) et elle est pure, donc pas de souci de ce côté. Plusieurs petits lacs et rivières pour se laver, voire se baigner!

Pour la nourriture, les prix sont exorbitants et les supérettes sont souvent loin de l’itinéraire. J’ai choisi de marcher en autonomie; ça fait un sac lourd en début de rando, mais la liberté que cela donne en valait la peine.

A titre indicatif, voici ce que je portais pour 6 jours pleins:

Total 6kg

Petit déjeuner 650g
Sachet de granola: 6x100g
Thé: 6 sachets

Déjeuner 2,2kg
Pain de mie complet en tranches 6x250g = 1,5kg
Jambon 2x80g = 160g
Pâté 3x50g = 150g
Fromage 6x70g = 420g

Snacks 1kg
9 barres de céréales 9x20g = 180g
Fruits secs 6x100g = 600g
2 plaquettes de chocolat 2x100g = 200g

Dîner 1,6kg
Soupes 6x100g = 600g
Pâtes 750g
Saucisson 200g

Non consommé 450g
1 paquet de jambon 80g
1 pâté 50g
3 barres de céréales 60g
1/2 paquet de pâtes 250g

Equipement

Voici quelques items à ne pas oublier (en plus du reste):

  • Réserver le cas échéant sa nuit à Bodo et vérifier les derniers horaires (i) pour le ferry vers Moskenes et (ii) pour le petit ferry de Kirkefjorden à Fordsfjorden; pas la peine d’être très en avance, les piétons rentrent en dernier.
  • Equipement contre la pluie (chaussures bien imperméables, gore-tex, sur-sac…).
  • Masque de sommeil pour la nuit (le soleil ne se couche pas…).
  • Acheter sa bombonne de gaz en arrivant (25€ à Bodo…).
  • Un téléphone portable comme GPS m’a été bien utile (les cartes disponibles ne sont pas hyper claires, et je l’allumais quand j’avais un gros doute); le sentier principal est plutôt bien indiqué, mais ce n’est pas le cas des itinéraires secondaires.
  • Un petit sac léger pour les détours à la journée (petits sommets sur le trajet).

Bonne rando!!

Vous pouvez accéder aux articles contigus de ce carnet:<< Rando dans les îles Lofoten (3): des cimes, des lacs, des cabanes rouges et l’océan

Cet article a 2 commentaires

  1. Rodolphe Dulait

    Salut,
    Merci pour ces articles passionnants ! Je pars très prochainement dans les Lofoten et me demandait si tu n’avais pas la trace GPX de ton itinéraire ou un équivalent afin de te copier plus ou moins. Le trajet que tu as fait à l’air splendide et j’ai le livre Rando aux lofoten mais j’aimerais avoir une vraie base précise à suivre
    Mertci !

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